mardi 15 décembre 2015

Bolivie - Avant le Salar de Uyuni

On arrive à La Paz par le haut, ce qui donne une vue impressionnante sur la ville. La capitale se situe à presque 4.000m d’altitude. Pour atteindre le centre, on passe à travers des banlieues plutôt glauques. Pour ne rien arranger, des mannequins sont pendus à des poteaux le long des routes. Selon un Bolivien, les habitants des quartiers veulent faire savoir qu’ils feront justice eux-mêmes si des criminels osent y pénétrer. 


En fait, en traversant la frontière Pérou/Bolivie, c’est comme si d’un coup, les paysages s’autorisaient à devenir enfin beaux. Ici, deux photos prises d’Internet et qui montrent ce que l’on voit du bus. 




En Bolivie, il y a des manifestations presque tous les jours (même la SNCB a encore du chemin pour les concurrencer). Ici, les manifestants réclamaient l’extension du réseau de téléphérique (le métro local) vers leurs quartiers.




De là, l’idée m’est venue d’aller à Santa Cruz pour visiter le nord amazonien du parc Amboro. Bon, pour arriver là-bas, ce fut chaotique. Nous avons été bloqués 12h au milieu de la forêt tropicale (vive les moustiques) à cause d’éboulement de rochers sur la route. Le voyage aura duré 30h au final... Les Boliviens semblent habitués à ce genre de problèmes. Ce qui commençait à me tracasser, moi, c’était que personne ne trouvait de quoi boire ni manger... mais bon, tout c’est bien terminé. Il y a quand-même eu un avantage à cet inattendu : avoir pu voir de jour tous les changements de paysages (des montagnes de La Paz à une forêt tropicale pour terminer sur une sorte de pampa tropicale). J’ai pu aussi discuter longuement avec une Bolivienne qui étudiait dans une université où l’on achète les professeurs pour réussir... une bonne université quand-même selon elle, car on y fait de nombreux contacts ... 


Santa Cruz est une ville agréable et la plus riche du pays. Miracle depuis mon trip en Amérique du Sud : on y mange plutôt bien et 'varié’ (càd qu’on connaît le brocoli ou la feuille de laitue). Ici, la différence de niveau de vie est immense entre les riches blancs (qui font fortune grâce aux terres de leurs haciendas ou grâce au trafic de drogues), et les 'indigènes' qui mendient.

En fait, j’ai voulu aller à Amboro pour éviter les hordes de kids anglo-saxons de la Paz qui découvraient les joies de l’alcool sans papa et maman à côté pour les surveiller. Eux allaient vers le Nord de la Bolivie pour voir la forêt amazonienne. J’ai décidé d’aller au Sud pour voir la même chose. J’ai tellement bien réussi à les éviter que je n’ai trouvé personne pour partager les frais de cette excursion (si mon bus avait été à temps, ça aurait été possible mais le destin en a décidé autrement). 



Et donc voilà, je suis un peu frustré je l’avoue. J’ai attendu 2 jours mais après, il fallait que je bouge. Pas le courage de remonter vers le nord, j’ai donc continué vers le sud, vers Sucre, la capitale historique de la Bolivie. Elle ressemble un peu à Popayan en Colombie, toute blanche.





Si Sucre était mignonne, j’ai préféré Potosi qui est restée dans son jus. On m’en avait dit peu de bien. Je trouve que ce n’est pas justifié. 

Potosi fut jadis la plus grande ville du monde sous l’époque coloniale. On y avait découvert des mines d’argent et de zinc dans les montagnes aux alentours. La ville était alors considérée par les Espagnols comme ce qui se rapprochait le plus de l’El Dorado. On estime qu’environ 7 à 9 millions de personnes (esclaves) sont mortes dans les mines sous les conquistadors. Aujourd’hui, la ville est devenue pauvre depuis que les mines ont été déclarées épuisées. Cependant, sans autre travail, on compte encore 8000 mineurs qui tentent de gagner leurs vies dans la montagne malgré le peu de métaux que l’on peut y trouver. Organisés en coopératives, les mineurs travaillent comme au moyen-âge pour la plupart. L'espérance de vie moyenne d’un mineur est d’un peu moins de 50 ans. La cause du décès est souvent une maladie des poumons. Pour tenir éveillés le maximum, les mineurs mâchent des feuilles de coca et boivent de l’alcool à ... 96 degrés (je ne savais même pas que c’était possible. Je confirme, ça arrache). 

Avec un autre Belge et un ancien mineur, j’ai donc été dans les mines. Après avoir rendu visite à Tio, le dieu de la mine (pas de photo sur ce blog pour préserver la pureté des âmes de nos lectrices), on y a rencontré plusieurs mineurs dont un garçon de 14 ans, complètement seul, et un autre mineur, seul lui aussi, qui cherchait du métal sans succès depuis 3 semaines. Ça fait réfléchir.  

La Bolivie est en fait un pays riche en matière première. Mais en y voyageant, on se demande bien où va tout cet argent, sachant surtout que toutes les entreprises d’extractions et autres ont été pourtant nationalisées...



Avec Wilson, qui a été mineur pendant 20 ans depuis ses 9 ans... 



La dernière étape bolivienne sera l’immanquable Uyuni, pour visiter le désert de Uyuni et la Cordillera de Lipez (a priori le must du séjour bolivien : là où sont prises toutes les photos qui donnent envie de visiter la Bolivie).   

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