Pour arriver au Nord du Laos, il m’a fallu près de 20h de voyage. Un premier bus jusqu’à Dien Pien Phu (là où les Français ont été défaits par les Vietnamiens en quête de leur indépendance), un mini-bus à 4h30 du matin et quelques bakchichs à la frontière, pour atteindre un village perdu appelé Muang Khua. Comme vous le verrez, le changement de confort pour les transports est assez vertigineux comparé au Vietnam.
Une nuit à Muang Khua et direction un village appelé Nong Khiaw grâce au bateau. Paysages et calme reposants....
Le mini bus en partance pour le Laos, avant qu’il ne soit plein à craquer de passagers, de graines pour les poules, d’oignons, de pièces de réparation pour motos, ....
L’idée était de randonner autour du village pour ensuite partir en kayaks pendant 2 ou 3 jours vers Luang Prabang. Mais le Laos en période de basse saison, ce n’est pas le top. Pour que les prix restent corrects (contrairement aux idées reçues, le Laos n’est pas si bon marché), il faut constituer des groupes. Les touristes n’étant pas légions en cette période, et les Laos pas très proactifs pour tenter de constituer des groupes, composer soi-même un groupe devient vite la croix et la bannière. Idem pour prendre certains bateaux. Le premier, partagé avec 2 Françaises bien sympathiques, était loin d’être bon marché. Vous l’aurez compris, le kayak est malheureusement tombé à l’eau. Ceci dit, la région était belle. Tout comme à Bac Ha, on n’y a pas besoin de réveil. A 6h du matin, la radio locale informe tout le village, via des hauts-parleurs, des dernières nouvelles au rythme de chants et de discours communistes.
Je me suis rendu ensuite à Luang Prabang dans ce qu’il est convenu d’appeler un bus... hum: 4h quand-même, et ce sur des routes loin d’être parfaites :-)
Luang Prabang est l’ancienne capitale du Royaume du Laos. Sous les Français puis avec l’arrivée des communistes au pouvoir, la capitale est aujourd’hui Vientiane. La ville reste néanmoins un haut lieu de pèlerinage pour les Laos et les moines bouddhistes. Le cente-ville est inscrit à l’Unesco.
Comme le Vietnam, le Laos est un pays 'communiste'. On le dit peu, mais la guerre du Vietnam s’est étendue au Laos et au Cambodge. Les Viet Congs trouvaient refuge dans les forêts du Laos notamment. Les idées communistes y prospéraient aussi. En représailles, les Etats-Unis ont armé la minorité Hmong pour combattre les communistes et ont largué sur l’Est du pays en moyenne une bombe toutes les 7 à 8 minutes... (250 millions de bombes au total si je me souviens bien).
Luang Prabang est très touristique mais il faut avouer, c’est une ville (la 4ème du pays avec 50.000 habitants...) très agréable et très belle. J’en ai profité pour manger des pains français, aller à des récits de contes laos, faire un sauna ou encore me faire masser. De 2 nuits initialement, j’ai prolongé jusqu’à 4 nuits.
Passage un peu obligé par la sulfureuse Vang Vieng. Je dis sulfureuse car il y a encore quelques années, le village était connu pour ses fêtes, ses Lady boys et son tubing (descendre la rivière en bouée et au passage s’arrêter dans les bars). Sauf que les jeunes (anglo-saxons le plus souvent) étaient tellement saouls ou drogués que l’on comptait chaque année plusieurs noyés. Le gouvernement a calmé le jeu depuis. Si le village n’a rien de bien particulier, les paysages alentours sont tops.
Dernière étape au pays du millions d’éléphants : Vientiane, la capitale. Il n’y a rien à voir d’intéressant mais c’est sur la route de Bangkok. Objectif en Thaïlande: obtenir mon visa pour le Myanmar, pleurer sur ma visa à l’achat du Japan Railway pass (uniquement disponible à l’étranger, dans des agences spécifiques et avec utilisation dans les 3 mois suivant l’achat), trouver des dollars impecs pour le Myanmar et acheter des T-shirt supportables à porter sous la chaleur..
Avant de clôturer l’article sur le Laos, petit retour au Vietnam avec le marché des Hmongs. Photos prises d’internet (sauf la première) parce que comme vous l’avez compris, je suis mal à l’aise de prendre les gens en photos. Mais comme cela vous avez un aperçu de ce j’ai vu (respectivement les Flowers Hmongs, les Hmongs bleus et les Hmongs rouges). Heureusement qu’il y a encore des femmes pour conserver certaines traditions vestimentaires... Chaque tribu a ses propres coutumes et sa propre langue. Comme les autres minorités du pays, l’Etat communiste les marginalise et tente de les Vietnamiser.
Dans le mini bus du retour, après 10 minutes de route, je me suis rendu compte que j’avais laissé mon appareil photo sur une table de la terrasse où j’avais lunché. Le conducteur a été assez sympathique pour faire demi-tour, sous les encouragements hystériques d’une jeune touriste chinoise totalement prise par l’enjeu. Quand je suis remonté dans le bus avec l’appareil, elle était tellement heureuse qu’elle a même fait applaudir tous les passagers vietnamiens, qui avaient l’air plutôt ravi d’avoir un peu d’animation...