Pour arriver en Iran en venant de l’Ouzbekistan (rejoint par Miguel), il m’a fallu beaucoup de patience (15 heures à l’aéroport de Moscou sans possibilité de sortir - merci Aeroflot). Mais surtout une bonne dose de relativisme puisqu’à 4h, l’hotêl n’avait pas de chambre directement pour moi suite à un malentendu dans la réservation. Je me suis ’reposé’ en attendant le matin sur le tapis de prière du gardien.
L’Iran comparé à l’Ouzbekistan, c’est moins beau. Par contre, on est très loin des clichés occidentaux: population très (parfois trop) acceuillante, situation de la femme nettement plus enviable que celle des Omanaises par exemple (liberté très grande au niveau du port du voile, indépendance, mixité dans quasi tous les lieux publics, ...)... Les Iranien(ne)s ont fait notre voyage au final.
On a donc visité les étapes tradionnelles, à savoir Téhéran, Kashan, Ispahan, Yazd, et Shiraz. On n’a malheureusement pas eu le temps de visiter le Nord qui parait-il ressemble un peu à la Suisse avec ses montagnes verdoyantes.
Téhéran a été notre première étape. La mégalopole de 14 millions d’habitants n’était encore qu’un petit village quand elle est devenue la capitale de la Perse au début du 20ème siècle. Comme souvent avec ce genre de ville, la pollution est un problème. Il y a néanmoins un metro. Pour le reste, ce n’est pas particulièrement beau. Mais on s’y sent très en sécurité. En hiver, on peut skier sur les montagnes alentours avec comme décor Téhéran.
Ensuite route vers le Sud où se trouve le coeur historique du pays.
Kashan est une petite ville, plutôt conservatrice, qui a pour particularité de posséder de très belles maisons bourgesoises d’anciens commerçants.
La Perse s’appele aujourd’hui Iran car l’avant-dernier Shah se sentait des affinités avec Hitler. Il a donc décidé d’appeler son pays ’le pays des Aryens’, Iran donc. Il niait par-là la composition multi-ethnique du pays. Les Iraniens sont cependant très fiers de leurs origines, non-arabes.
La Perse, au fil de son histoire, a connu plusieurs capitales dont Ispahan. La ville a pour centre le plus grand square du monde où se situe une mosquée typique de la région. C’est d’ailleurs la Perse qui a influencé l’architecture que l’on retrouve en Ouzbekistan et non l’inverse. Ispahan est aussi connue pour ses ponts.
Yazd est une 'petite' ville un peu excentrée (4 millions aujourd’hui), au coeur de l’Iran et du désert. Elle fut une étape pour les caravanes (via son caravanserail). Ce qui fait son originalité, ce sont ses tours d’aération qui vont chercher la fraîcheur dans les eaux sous-terraines pour l’amener dans les maisons. On y trouve également un des nombreux jardins persans du pays.
A Yazd vit la plus grande communauté Zoroastre d’Iran. Le zoroastrisme est une religion qui a été pratiquée pendant plus de 2000 ans en Perse avant l’arrivée de l’Islam. Les Iraniens en sont très fiers. Il s’agirait de la première religion monothéiste, qui aurait postulé pour la première fois l’égalité entre tous les êtres humains, même avec les non-zoroastres. Des temples encore utilisés se situent autour de la ville (on trouve aussi des églises arméniennes et des synagogues elles-aussi utilisées).
Enfin, dernière étape à Shiraz qui fut également un temps la capitale de la Perse. Aujourd’hui la ville est connue pour son mauselée renfermant une personnalité vénérée par les chiites. L’intérieur avec les mirroirs est typique des intérieurs de palais persans.
Pas très loin de Shiraz, se trouve le site très bien conservé de Persépolis. Ce site a été construit par le roi Darius pour célébrer son empire qui s’étendait de la Libye à l’Inde en passant par l’Ethiopie et la Bulgarie. Il s’agissait d’un lieu vénérant toutes les religions de son empire, Darius refusant d’en privilégier une en particulier. Le site a été détruit avec l’arrivée d’Alexandre de Macėdoine. On ne sait toujours pas s’il s’agit d’un accident ou si la destruction était volontaire.
Et voilà en très bref le voyage en Iran. Direction Delhi pour presque 2 mois en Inde!