samedi 30 mai 2015

Iran

De retour après 2 semaines en Iran (où l’accès à mon blog était bloqué). Seulement 2 semaines car c’est le maximum que l’on obtient en demandant le visa à l’aéroport (et les extensions de visa sur place demandent un peu trop de paperasses à mon goût).

Pour arriver en Iran en venant de l’Ouzbekistan (rejoint par Miguel), il m’a fallu beaucoup de patience (15 heures à l’aéroport de Moscou sans possibilité de sortir - merci Aeroflot). Mais surtout une bonne dose de relativisme puisqu’à 4h, l’hotêl n’avait pas de chambre directement pour moi suite à un malentendu dans la réservation. Je me suis ’reposé’ en attendant le matin sur le tapis de prière du gardien. 

L’Iran comparé à l’Ouzbekistan, c’est moins beau. Par contre, on est très loin des clichés occidentaux: population très (parfois trop) acceuillante, situation de la femme nettement plus enviable que celle des Omanaises par exemple (liberté très grande au niveau du port du voile, indépendance, mixité dans quasi tous les lieux publics, ...)... Les Iranien(ne)s ont fait notre voyage au final. 

On a donc visité les étapes tradionnelles, à savoir Téhéran, Kashan, Ispahan, Yazd, et Shiraz. On n’a malheureusement pas eu le temps de visiter le Nord qui parait-il ressemble un peu à la Suisse avec ses montagnes verdoyantes. 

Téhéran a été notre première étape. La mégalopole de 14 millions d’habitants n’était encore qu’un petit village quand elle est devenue la capitale de la Perse au début du 20ème siècle. Comme souvent avec ce genre de ville, la pollution est un problème. Il y a néanmoins un metro. Pour le reste, ce n’est pas particulièrement beau. Mais on s’y sent très en sécurité. En hiver, on peut skier sur les montagnes alentours avec comme décor Téhéran.




Ensuite route vers le Sud où se trouve le coeur historique du pays. 
Kashan est une petite ville, plutôt conservatrice, qui a pour particularité de posséder de très belles maisons bourgesoises d’anciens commerçants.





La Perse s’appele aujourd’hui Iran car l’avant-dernier Shah se sentait des affinités avec Hitler. Il a donc décidé d’appeler son pays ’le pays des Aryens’, Iran donc. Il niait par-là la composition multi-ethnique du pays. Les Iraniens sont cependant très fiers de leurs origines, non-arabes.
La Perse, au fil de son histoire, a connu plusieurs capitales dont Ispahan. La ville a pour centre le plus grand square du monde où se situe une mosquée typique de la région. C’est d’ailleurs la Perse qui a influencé l’architecture que l’on retrouve en Ouzbekistan et non l’inverse. Ispahan est aussi connue pour ses ponts. 





Yazd est une 'petite' ville un peu excentrée (4 millions aujourd’hui), au coeur de l’Iran et du désert. Elle fut une étape pour les caravanes (via son caravanserail). Ce qui fait son originalité, ce sont ses tours d’aération qui vont chercher la fraîcheur dans les eaux sous-terraines pour l’amener dans les maisons. On y trouve également un des nombreux jardins persans du pays.






A Yazd vit la plus grande communauté Zoroastre d’Iran. Le zoroastrisme est une religion qui a été pratiquée pendant plus de 2000 ans en Perse avant l’arrivée de l’Islam. Les Iraniens en sont très fiers. Il s’agirait de la première religion monothéiste, qui aurait postulé pour la première fois l’égalité entre tous les êtres humains, même avec les non-zoroastres. Des temples encore utilisés se situent autour de la ville (on trouve aussi des églises arméniennes et des synagogues elles-aussi utilisées).




Enfin, dernière étape à Shiraz qui fut également un temps la capitale de la Perse. Aujourd’hui la ville est connue pour son mauselée renfermant une personnalité vénérée par les chiites. L’intérieur avec les mirroirs est typique des intérieurs de palais persans.






Pas très loin de Shiraz, se trouve le site très bien conservé de Persépolis. Ce site a été construit par le roi Darius pour célébrer son empire qui s’étendait de la Libye à l’Inde en passant par l’Ethiopie et la Bulgarie. Il s’agissait d’un lieu vénérant toutes les religions de son empire, Darius refusant d’en privilégier une en particulier. Le site a été détruit avec l’arrivée d’Alexandre de Macėdoine. On ne sait toujours pas s’il s’agit d’un accident ou si la destruction était volontaire. 






Et voilà en très bref le voyage en Iran. Direction Delhi pour presque 2 mois en Inde!

vendredi 15 mai 2015

Khiva & Nukus - Ouzbékistan

Dernières étapes en Ouzbékistan avec Khiva et Nukus.

Khiva est une petite ville-musée très mignonne. Elle n’a été re découverte que dans les années 60. Elle fut d’abord vidée de ses habitants mais aujourd’hui 1500 familles ont réinvesti le coeur de la ville.








Quant à Nukus, elle est la capitale de la région du Karakalpakstan, à l’Ouest du pays (5 fois la Belgique). Cette région est devenue un exemple de catastrophe écologique. C’est en effet là que se trouve la mer d’Aral, réduite aujourd’hui à 10% de sa superficie originelle du côté ouzbek. Les scientifiques prévoient sa disparition inévitable et complète pour 2020. Le Kazakhstan a eu un peu plus de chances et semble réussir à sauver la mer de son côté. Cette disparition due à des détournements excessifs de l’eau des fleuves alimentant la mer intérieure à l’époque de l’URSS, est une catastrophe pour les pêcheurs mais aussi pour toute la région. Autrefois couverte de forêts et de champs, elle est maintenant quasi désertique. Le sable et le sel de la mer sont propagés par les vents et appauvrissent les sols. La monoculture du coton imposée par les soviétiques et les engrais utilisés ont également participé à cet appauvrissement. Les températures deviennent extrêmes en été comme en hiver. Aujourd’hui, les maladies respiratoires et autres cancers ou malformations sont légions. Pour couronner le tout, c’était également à cet endroit que les soviétiques cachaient et expérimentaient leurs armes bactériologiques soit-disant détruites lors de la chute de l’URSS mais seulement découvertes et détruites par les américains en 2002.

Et pourtant, à Nukus, se trouve le musée Stavitsky. Ce peintre y a caché des milliers d’oeuvres de l’avant-garde et de la post avant-garde soviétique. Les peintures étaient considérées comme anti-communistes et donc devaient en principe être détruites. L’arrivée à Nukus est assez étrange, ville et zoning soviétiques en décrépitude au milieu du désert avec des trains à l’abandon, ...
Les photos étant interdites au musée, voici juste à quoi ressemble aujourd’hui la région.




On en termine donc avec l’Ouzbékistan. Retour en train de nuit à Tashkent (19h) puis départ dans la nuit de samedi à dimanche.









samedi 9 mai 2015

Samarkand & Bukhara - Ouzbékistan

Visites des villes de Samarkand et Bukhara via le train (plutôt confort).

Les Khan de Bukhara et de Samarkand ont été indépendants jusqu’à l’arrivée des Russes fin du 19ème siècle.

La Samarkand d’aujourd’hui a été construite par Tamerlan, qui après l’avoir conquise au 14ème siècle, décida d’en faire sa capitale. Depuis l’indépendance du pays, Tamerlan est considéré comme une fierté nationale. Bien que tout le monde reconnait son génie, il semble qu’il ait été également très cruel. Un de ses fils, Babur sera le fondateur de l’empire Moghol en Inde. Tamerlan reconnaîtra l’Islam comme seule religion (en place du zoroastrisme, chamanisme, ...). Ce qui fait que Samarkand est remplie de Mosquées, Madrasas et Mauselées classés à l’Unesco.












Restaurée plus sobrement (mais il reste encore pas mal de travail), Bukhara a un passé moins connu mais tout aussi glorieux. Elle est restée fermée aux non-musulmans jusqu’au 19ème siècle.







Next step: Khiva


dimanche 3 mai 2015

Muscat (Oman) - Tashkent (Ouzbékistan)

Derniers des 10 jours passés à Oman dans la capitale Muscat.
Muscat existe depuis le 15ème siècle. Elle faisait partie d’un Sultanat qui regroupait des territoires aussi lointains qu’une petite partie de l’Inde, Oman et Zanzibar. Etant une place stratégique sur la route maritime des épices, les Portugais s’en emparèrent vers le 16ème siècle. Ils en furent délogés quelques années plus tard mais laissèrent des traces. Pour ce protéger, les Portugais construisirent des forts sur la côte. Ces forts existent toujours.

La ville en soit n’est pas incroyable. Elle est même un peu ennuyeuse. Mais contrairement a Dubai ou Doha, les Omanais n’ont pas construit de tours mais ont gardé le style traditionnel de bâtiments blancs et peu élevés.






Départ ensuite pour l’Ouzbékistan. Mon transit via Delhi m’a valu 24h peu courantes: du souk avec les Omanais, je me suis retrouvé le seul non-indien dans le premier avion pour ensuite être le seul non-ouzbek dans l’avion d’Uzbekistan airlines. Trois mondes.

Arrivé donc à Tashkent, la capitale du pays. Tashkent est connue depuis au moins le 7ème siècle. Capitale d’un pays musulman créé de toute pièce par Staline, et dont les frontières ne reflètent en rien la spatialisation des nationalités (diviser pour reigner), Tashkent est souvent décrite comme un stop méritant une visite si le touriste a encore du temps à tuer en Ouzbékistan. Personnelement, je trouve la ville très intéressante.

L’Ouzbékistan regroupe un ensemble de Khan (royaumes) qui ont connu leurs périodes de gloires (Boukhara, Khiva,...) et où de grands savants musulmans (ex: le médecin Avicenne) ont vécu. L’Ouzbékistan a donc ėté une des régions de première importance pour l’Islam ėclairé. Cette région, sur la route de la soie, a vu passė le roi Daruis, Alexandre le Grand, les Turcs, les Arabes, Gengis Khan, Tamerlan et les Russes.

Aujourd’hui le pays est un état policier (on le constate à chaque coin de rues) dirigé par Kamirov. L’empreinte du soviétisme dans la ville est toujours bien présente (ladas, architecture, transports, ....). On entre également dans un monde dominé par la culture russe et locale (musique, habits, ....). C’est un monde bien loin de l’Occident (qui aide à comprendre un peu mieux la problématique ukrainienne). Personne ne sait comment va évoluer la région. Sous le communisme, elle était le lieu du Grand Jeu, un centre d’espionnage entre les soviétiques et les occidentaux. Aujourd’hui, avec les tensions avec la Russie, la montée de l’Islamisme et la proximité de l’Afghanistan, ainsi qu’avec les ressources en gaz et pétrole, le Grand Jeu reprend de plus bel.










Demain, départ vers Samarcande en train.